Tout est dans la tête : le rêve d'abord, la réalisation ensuite...
il suffit de se dire "je peux le faire"... et de le faire !

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Le CANCER… la vie continue !


Bien sûr, ce titre est un peu réducteur et un peu simpliste. Il est évident que tous les cancers ne sont pas les mêmes, que la gravité de ceux-ci peut être plus ou moins importante et que la finalité peut être aussi plus ou moins grave voir tragique.
Mais néanmoins, je reste persuadé que les personnes atteintes ne l’abordent pas toutes de la même manière et que dans beaucoup de cas la gravité de la maladie l’emporte mentalement sur les chances de s’en sortir ou tout du moins de la « facilité » à vivre les traitements et de donner au corps toutes les armes pour se battre et le combattre. Je pense que le mental est un moyen, voir un atout essentiel, pour lutter contre la maladie et aussi dans la réussite de sa vie en général.
Je reste conscient aussi, que ce que je viens d’avoir est certes une maladie non négligeable, mais que je peux m’estimer heureux de n’avoir eu QUE cela, et qu’il y a un TRÈS grand nombre de personnes malades avec des pathologies bien plus importantes et plus problématiques que mon « petit » cancer.

Petit retour en arrière…
Après des années et des années de visites de médecins en spécialistes pour enfin arriver à trouver le pourquoi des mes douleurs musculaires aux jambes qui m’avaient fait arrêter de courir, je me retrouvais, en fin Décembre 2015, une fois de plus à l’hôpital Pasteur de Nice en consultation chez le professeur qui chapeautait l’ensemble des recherches.

Après lui avoir fait part de mon « ras le bol » voir de la détresse vis à vis du manque de résultat de toutes ces recherches qui n’aboutissaient à rien, je lui demandais si toutes ces douleurs pouvaient venir éventuellement d’un manque d’oxygénation et de distribution du sang dans mes muscles. Ce qui dans ma tête était plausible : un effort musculaire de plus en plus intense nécessitait obligatoirement d’un afflux sanguin plus important pour réussir cet effort… c’est comme une voiture, plus on roule vite, plus on a besoin d’essence et d’air… la consommation est en corrélation avec la densité demandée.

Et puis, j’avais un peu tiqué aussi sur d’éventuels problèmes cardiaques voir sanguin suite à l’organisation du « 6 jours de France » à Privas quatre mois avant, en Août à Privas. Tout le mois suivant cette organisation ou l’effort physique est quand même conséquent, donc en Septembre, j’avais eu une douleur dans la poitrine et au niveau du coeur plus précisément. Je n’avais pas trouvé cela normal et je m’étais donné jusqu’à la fin septembre pour voir comment ces douleurs évoluaient et éventuellement consulter si celles-ci étaient toujours là. Mais elles s’étaient estompées au cours des jours et je m’en étais arrêté là.

Donc lors de cette consultation et suite à ma demande sur un éventuel déficit d’afflux et d’oxygénation de mon sang dans le corps, le Professeur me réponde que cela pouvait, oui, avoir une incidence sur le bon fonctionnement musculaire. Je lui demandais alors si on pouvait faire des examens et explorations dans ce sens là, car jamais il en avait été fait.
Je me retrouvais donc en sortant de cette consultation avec une lettre pour un cardiologue et une biopsie pulmonaire à faire.

La fin d’année étant très proche, les rendez-vous pour ces examens se reportaient donc 2017. Fin Janvier pour l’examen cardiaque et mi Février pour celui du poumon.

A vrais dire, dans un premier temps, l’examen cardiaque trouvait à mes yeux beaucoup plus d’importance que celui des poumons. Ayant une artérite oblitérante des membres inférieurs qui avait nécessité de faire un pontage sur toute la cuisse gauche du genou à la hanche et des stents aux artères iliaques et à la cuisse droite, je me faisais un peu souci sur ma bonne circulation sanguine en générale et donc de l’impact que celle-ci pouvait avoir sur un bon fonctionnement cardiaque. Le fait d’avoir les artères bouchées d’un peu de partout pouvait et peu avoir des conséquences dramatiques sur ma vie au quotidien… voir sur la vie tout court… AVC, amputation, etc…

C’est avec difficultés que j’obtenais un rendez-vous rapide chez un cardiologue réputé dans ma région et merci à Aline, une amie, qui était intervenue auprès de lui pour facilité ce rendez-vous.
Suite au rendez-vous chez ce cardiologue, je devais faire très très rapidement une « Tomoscintigraphie myocardique à l’effort et repos ». Après cet examen réalisé et en fonction du résultat de celui-ci, je me retrouvais donc hospitalisé d’urgence pour subir une exploration « Coronarographie ». Juste le temps d’aller à une soirée caritative à l’hôtel Carlton de Cannes et d’y passer la nuit… Eh oui, on ne se refuse rien !… je me retrouvais donc le dimanche 31 Janvier 2016 à l’hôpital pour être le lendemain sur un billard et subir cet examen. Lors de cette exploration des artères coronaires le chirurgien me dit que j’avais beaucoup de chance d’être encore là avec ce qu’il venait de voir… une coronaire bouchée à 99% et l’autre à 90% !!!
Il me demanda alors, si je lui donnais l’autorisation de poursuivre son intervention et de faire en sorte, dans la mesure du possible, de réparer tout cela. Je lui dis de ne surtout pas se gêner et qu’il avait mon autorisation de faire tout ce qu’il jugeait utile…
Conclusion, je ressortais du bloc opératoire avec deux beaux jolis stents actifs tout neufs au coeur.

Bref, j’avais eu chaud et avec le recule, j’ai eu beaucoup de chance lors de l’organisation du « 6 jours de France » quelques mois plus tôt par une très forte chaleur durant cette semaine et des efforts fournis, de ne pas avoir eu une crise cardiaque ou quelque chose comme cela !!!

Ceci étant donc « réparé » (depuis, on m’a quand même posé un troisième stent au coeur) je me retrouvais deux semaines plus tard au milieu de Février 2016 pour les examens des poumons. C’est à l’hôpital Pasteur de Nice que cela se fit au service pneumologie.

Cela c’est en fait réalisé en deux fois, car lors du premier examen (caméra et autres « tuyaux » passés par le nez… grrrr… pas vraiment douloureux, mais pas vraiment agréable non plus !) et suite à ce que le médecin a pu voir dans mes poumons, il aurait fallu faire des prélèvements. Mais étant sous anti-coagulants à cause de mon problème sanguin, le médecin n’avait pu pas faire cette biopsie nécessaire à cause des conséquences des ces anti-coagulants (hémorragies internes).
A la sortie de cet examen, le médecin m’expliqua qu’il fallait que je revienne une semaine plus tard, après avoir arrêté les anti-coagulants pendant 6 jours, pour pouvoir réaliser des prélèvements. Il m’expliqua que ce qu’il avait vu n’était pas terrible et qu’une tâche pas très « sympathique » se trouvait dans mon poumon gauche, sans plus me dire et me donna la date du nouveau rendez-vous et parti.
Pas naïf quand même le Gérard, je ne pouvais pas resté comme cela sans en savoir plus et reparti le voir immédiatement dans son bureau pour lui demander des précisions sur cette tâche. Je lui demanda si pour lui c’était tumeur cancérigène. Sans me certifier à 100%, mais selon son expérience, il me dit que cela y ressemblait fortement mais ne voulu pas s’avancer plus. Il me dit qu’il valait mieux quand même attendre les résultats de la biopsie. Seule chose positive à première vu, est que cette tâche n’était pas trop mal placée pour une éventuelle chirurgie future s’il devait y avoir.

Deux semaines plus tard, la biopsie faite et un rendez vous reçu directement par téléphone par la secrétaire du médecin qui m’avait effectué le prélèvement, je me retrouvais toujours à l’hôpital Pasteur, pour une consultation chez un cancérologue. Il m’expliqua qu’effectivement que la tâche noire était bien une tumeur et qu’elle était bien cancérigène !…
Dans ma tête, il ne se passa rien dans un premier temps. Je voulais juste en savoir plus et de ce qu’il allait en découler…
Je ne me trouvais pas abasourdi par cette nouvelle et peut-être que le fait d’avoir attendu deux semaines pour les prélèvements et résultats, ceci m’avait déjà préparé inconsciemment à cette nouvelle. Le médecin m’expliqua comment cela allait se passer dans les jours et les semaines à venir et le processus médical qu’une telle maladie allait entraîner. Il me donna alors un rendez-vous immédiat pour faire un « PETscan », un examen « nucléaire », qui consiste à voir si d’autres cellules cancérigènes se trouvaient dans mon corps. Mais je ne connaitrais les résultats qu’une semaine après.

Durant cette semaine d’attente, je ne me rappelle pas vraiment comment et concrètement dans ma vie privée de tous les jours, j’ai pu réagi à cette nouvelle « officielle » que j’avais un cancer. Je pense que le dialogue et les échanges que j’avais pu avoir avoir avec le médecin qui m’avait fait les prélèvements et le cancérologue m’avait « rassuré » et cela m’avait parmi d’avoir entière confiance en la médecine et de ne pas trop me poser de questions sur le devenir.
Pour moi, j’allais me faire soigner et la vie continuerai après et dans ma tête il ne pouvait pas en être autrement. Ça par contre, j’en suis sûr, j’ai toujours eu cette pensée en moi.
C’est comme si je venais d’avoir une grippe, et que seuls les traitements pour l’enrailler ne seraient pas les mêmes… que j’allais peut être en « chier » un peu, mais que tout se passerait bien.

Durant ce temps, un nouveau rendez-vous me fût donné par téléphone venant de l’hôpital pour connaître les résultats de ce « PETscan », mais cette fois avec un chirurgien de l’hôpital Pasteur.
Ce premier rendez-vous avec le chirurgien se passa, au début… disons pas très cool. Je le sentais assez tendu, j’avais un peu l’impression d’être à la chaîne pour lui… il devait voir des patients comme moi tous les jours, que j’étais un « numéro » après un autre. En plus il ne trouvais pas mon dossier… et « pan » les secrétaires en ont pris plein la « tête » et de plus l’ordinateur du bureau où l’on se trouvait ne fonctionnait pas et il ne pouvait donc pas avoir accès à mon dossier et par conséquent aux résultats du PETscan. Il alla dans un autre bureau pour les voir, récupéra mon dossier au passage et à son retour un air de relâchement et d’apaisement se fit tout de suite sentir. Il pouvait poursuivre la consultation en toute sérénité et moi, me décrisper un peu, car tout ceci m’avait un peu énervé aussi. Je n’étais peut être qu’un malade permis tant d’autres, mais j’étais moi et c’est ce qui m’importait pour connaitre la suite qu’allait être donner pour me soigner.
Il me dit que le PETscan était bien et que pas d’autres cellules cancérigènes ne se trouvaient dans mon corps et qu’il allait s’occuper de ma tumeur au poumon. Il m’expliqua alors la suite du « programme ». D’abord, il fallait attendre encore deux jours que le Comité de médecins qui valident collégialement les diagnostiques, les interventions et les traitements à faire lors d’un cancer se réunisse, pour que l’intervention chirurgicale, la chimiothérapie ou autres commencent.
A première vue pour lui, ce serait d’abord la chirurgie puis en fonction la chimiothérapie et autres. Pour la chirurgie, il ne voulu pas se prononcer dès le premier rendez-vous. Il souhaitait d’abord vraiment étudier le « problème ». Que l’intervention pourrait se produire en fonction de certains éléments dans une dizaines de jours. Il me donna alors toute la démarche à suivre pour me préparer à l’intervention, surtout au niveau « paperasse » vis à vis de l’hôpital pour tous les rendez-vous d’avant intervention.

Je le quittais ainsi et commença de suite avant mon retour sur Antibes, vu que j’étais sur place et que tout se passerait dans le même hôpital, à voir avec les secrétaires le cheminement administratif et médical qu’il fallait que je suive avant l’opération.

Mais cela ne traîna pas, car 3 jours après ce premier rendez-vous, je me retrouvais le quatrième jours dans une chambre de l’hôpital pour subir l’intervention le lendemain matin. Je pense que le Comité de médecins avait jugé utile d’aller vite pour l’opération et avait devancé la date prévue au départ.

Le soir et veille de l’opération, je voyais donc le chirurgien qui m’expliqua avec un petit dessin à l’appui ce qu’il souhaitait faire durant l’intervention. La tumeur se situant à un endroit où il était peut être possible, en la retirant, de faire un « pont » entre deux lobes du poumon, et ceci, si il y avait assez de matières non « métastasées », mais qu’il ne pourrait le savoir que durant l’opération avec les résultats des examens réalisés durant celle-ci.
Marie qui m’avait accompagné à l’hôpital s’en alla après la visite du médecin et me retrouvais seul dans ma chambre avec… non pas d’angoisse, pas d’interrogation, mais une énorme envie que cela se fasse et qu’on en parle plus. A mes souvenir, je n’ai pas eu non plus de difficulté particulière à m’endormir.
En règle générale, je ne suis pas un « bileux » à la veille d’une intervention chirurgicale. Je sais que je suis là pour me faire soigner et qu’il y a aucune raison pour que cela se passe mal… je souhaite juste d’être au lendemain au réveil pour pouvoir manger, car par contre, j’ai horreur de ne pas manger le soir et veille d’une opération et en principe, j’ai toujours fin quand je me réveille après une intervention.

 

C’est finalement le 23 Mars 2016 que je me retrouvais dans le bloc opératoire pour ce qui est, et restera je l’espère, l’intervention chirurgicale la plus importante de ma vie !
Mon dernier souvenir c’est que l’on m’a demandé de me positionner sur le côté et après….pfiiittt les éléphants roses et plus rien !

Je me réveillais après quelques heures dans le service intensif post opératoire. Des tuyaux de partout et un peu… beaucoup… dans les vapes !

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Quand je fus un peu plus lucide, le chirurgien passa me voir en fin d’après midi pour m’expliquer ce qu’il avait dû faire pendant l’opération. Pour moi, jusqu’à présent je me « sentais bien » au niveau de l’opération et n’avais pas de doute sur mon rétablissement. Mais lorsqu’il me dit qu’il avait dû me retirer entièrement le poumon gauche (pneumonectomie), que je n’étais pas encore en insuffisance respiratoire et que l’on pouvait vivre relativement normalement avec un seul poumon, tout s’écroula malgré tout dans ma tête. Je n’avais pas du tout envisagé cela et je prenais vraiment le mot « cancer » et ses conséquences de plein fouet. Marie me l’a dit après, que cela c’était vu sur mon visage et que la vérité du cancer venait de me rattrapé !

cancer2Je mis quelques heures a accepter ce fait. Il fallait impérativement que je me fasse un cheminement positif dans ma tête pour me faire à cette idée, que rien ne serait comme avant, et qu’il allait falloir que je vivre avec un seul poumon. Pas facile de prévoir ce qu’allait être ma vie dans le futur, les conséquences, etc… mais je devais relativiser cette nouvelle, me dire que j’étais en vie, qu’il y avait bien plus malade et handicapé que moi, que la chance d’avoir eu tous ces examens (coeur et poumons) et que les interventions qui en ont suivis me permettent maintenant de continuer à vivre « normalement », qu’il fallait que j’accepte impérativement cet handicap, que je fasse avec, et qu’avec le temps que je pourrai en faire abstraction… enfin essayer !

Ce chemin étant fait (je dirai 4 heures environ), et après avoir remis dans ma tête toutes les choses à leurs places, mis les priorités dans le bon ordre et me convaincre que dans un premier temps il fallait tout faire pour que le poumon restant soit et reste « en bonne santé », tout allait mieux dans ma tête. Je replaisentais de nouveau rapidement avec les infirmières et infirmiers et je pouvais ainsi continuer mon rétablissement dans ce service intensif avec ce personnel au « TOP » je dois le dire… merci à eux.
C’en suivi des jours à me remettre petit à petit de l’opération malgré deux tachycardies qui firent accourir les infirmières et infirmiers en urgence à mes côtés pour avoir en définitif un coeur battant normalement à leurs arrivées ! Cela leurs posa bien des questions, mais tout était dans l’ordre à chaque fois.
Autre petit contre temps durant cette période post opératoire, c’est une infection nosocomiale qui inquiéta fortement les médecins du service pneumologie de l’hôpital avant qu’ils ne trouvent l’antibiotique qui allait bien. Mais cela dura quand même quelques jours. Aussi quelques transfusions sanguines furent nécessaires… bref, le retour à la vie « normale » au sein de l’hôpital ne fût pas de tout repos quand même…

Après 15 jours passés à l’hôpital, je ressortais donc avec plaisir vers une « nouvelle » vie. La suite médicale allait être les exercices respiratoires, de la kinésithérapie et la fameuse chimiothérapie qui te rappelle bien le cancer et qui commença au mois de Mai 2016 à l’hôpital d’Antibes, soit un gros mois plus tard. Quatre cycles de deux séances étaient prévus (donc huit séances au total), avec trois semaines entre chaque cycle et une semaine entre chaque séance. Bref un début d’été un peu spécial, mais qui était nécessaire pour éradiquer « définitivement » le cancer. Malgré que je pense que maintenant, tout est possible et qu’un retour du cancer n’est pas à exclure. Assurément pour moi, je préfère me faire et vivre avec cette idée pour ne pas être pris au dépourvu si un jour celui-ci se « réinvitait » dans mon corps.

Ces séances n’ont pas eu sur moi de symptômes particuliers… mis à part une envie de dormir quasi quotidiennement. Au début du troisième cycle et lors d’une consultation avec ma pneumologue et des résultats d’examens satisfaisants, elle me demanda, si tout se passait bien lors de ce troisième cycle, je souhaitais faire le quatrième cycle. Cette demande m’étonna quand même. Elle m’expliqua qu’au bout des trois premiers cycles, si tout passaient bien (et c’était le cas pour le moment) et que les résultats étaient bons, elle pouvait éventuellement supprimer le dernier cycle. N’ayant à ce moment là du traitement, pas de souci particulier avec les effets négatifs de la chimiothérapie, je lui dis mon souhait d’aller jusqu’au bout du traitement et de prévoir le quatrième cycle.
Je fis donc le troisième cycle complètement et durant celui-ci les premiers symptômes de ce traitement arrivaient par un début de chute des cheveux, puis d’un aplasie (chute beaucoup trop importante des globules blancs, ce que entraîne une baisse des défenses immunitaires) qui m’a valu un petit séjour à l’hôpital de quelques jours en chambre stérile et quelques piqûres supplémentaires pour faire remonter le taux de globules blancs. Lors de ce séjour à l’hôpital pas vraiment prévu, mais qui se passa heureusement dans le service de l’oncologue qui me suivait à l’hôpital d’Antibes, et lors de sa première visite elle me demanda si je souhaitais toujours continuer le traitement et faire le quatrième cycle… Je lui répondis qu’il n’y avait que les « cons » qui ne changeaient pas d’avis, et que si cela était toujours possible que j’en arrête là avec la chimiothérapie et que j’étais maintenant d’accord avec cette solution. Après les examens qui vont biens, elle décida que j’en arrête là avec la chimiothérapie. OUF, j’ai échappé à ce quatrième cycle et sauvé mes cheveux !

Depuis, j’essaie de me refaire une santé, et après 11 ans d’arrêt de sport, je me suis mis à la marche nordique (marche avec bâtons) pour activer et faire travailler mon poumon et faire, par la même occasion, que ma circulation sanguine ne s’aggrave pas plus. Depuis ce regain d’activité, je revis « socialement » car le fait de rester à la maison derrière mon ordinateur depuis quelques années m’avait un peu renfermé sur moi-même. Je voyais du monde certes, mais il me manquait sans le savoir quelque chose… un lien un peu plus social. Le fait aussi de ressortir quasiment tous les jours pour marcher et de sentir mon corps renouer avec l’effort, me comble mentalement et me rebooste, me donne de nouveaux objectifs, qu’ils soient sportifs (voir rubrique « Handisport : de nouveaux défis ! ») ou avec ma femme pour notre retraite future. Je peux de nouveau faire des projets de voyages sans trop m’inquiéter de mon état physique. Il faudra certes être raisonnable, mais enfin je peux espérer à un avenir plus serein.

En conclusion, ce que je souhaite faire passer comme message à travers mon modeste témoignage et ces défis sportifs, c’est qu’il ne faut pas se laisser dominer et guider par la maladie.
Rien n’est inéluctable et que le destin n’est pas forcement celui que l’on imagine et/ou que l’on nous prédit.
Mon épanouissement personnel à travers la découverte de mon corps grâce à la discipline de l’ultra marathon et des ces courses extrêmes, m’a renforcé mentalement et m’a appris à gérer des problèmes physiques que je ne connaissais pas auparavant.
Les problèmes cardiaques, le cancer, la chimiothérapie et leurs conséquences sont certes des épreuves difficiles de la vie, mais en fonction dont on les abordent, tout peut être différent dans notre vie de tous les jours.

Bien sûr que tout le monde ne peut pas aller faire une course de 1000 km !… mais aller faire quelques kilomètres quotidiennement en marchant, ça OUI… c’est à la portée d’un grand nombre de personnes. En sortant de chez soi, on se réconcilie avec la vie et avec les autres… on ne reste pas isolé entre quatre murs à ruminer son mal être et son isolement.

Alors OUI, il faut bouger, il faut se prendre en main et ne pas attendre que les autres le fasse pour vous… il faut reprendre le « goût à l’effort » pour que son corps reprenne « goût à la vie » et vous mène plus loin dans la vie… car là, je pense qu’on peut parler d’augmentation de la durée de la vie grâce au sport ou tout du moins grâce à une activité physique si minime soit elle… Cela passe par une réflexion sur soit pour se donner les moyens « mentaux » pour se forcer à bouger… au début cela sera peut être difficile, mais après cela sera que du bonheur !