Le CANCER… la vie continue !
Bien sûr, ce titre est un peu réducteur et un peu simpliste. Il est évident que tous les cancers ne sont pas les mêmes, que la gravité de ceux-ci peut être plus ou moins importante et que la finalité peut être aussi plus ou moins grave voir tragique.
Mais néanmoins, je reste persuadé que les personnes atteintes ne l’abordent pas toutes de la même manière et que dans beaucoup de cas la gravité de la maladie l’emporte mentalement sur les chances de s’en sortir ou tout du moins de la « facilité » à vivre les traitements et de donner au corps toutes les armes pour se battre et le combattre. Je pense que le mental est un moyen, voir un atout essentiel, pour lutter contre la maladie et aussi dans la réussite de sa vie en général.
Je reste conscient aussi, que ce que je viens d’avoir est certes une maladie non négligeable, mais que je peux m’estimer heureux de n’avoir eu QUE cela, et qu’il y a un TRÈS grand nombre de personnes malades avec des pathologies bien plus importantes et plus problématiques que mon « petit » cancer.
Petit retour en arrière… Après lui avoir fait part de mon « ras le bol » voir de la détresse vis à vis du manque de résultat de toutes ces recherches qui n’aboutissaient à rien, je lui demandais si toutes ces douleurs pouvaient venir éventuellement d’un manque d’oxygénation et de distribution du sang dans mes muscles. Ce qui dans ma tête était plausible : un effort musculaire de plus en plus intense nécessitait obligatoirement d’un afflux sanguin plus important pour réussir cet effort… c’est comme une voiture, plus on roule vite, plus on a besoin d’essence et d’air… la consommation est en corrélation avec la densité demandée. Et puis, j’avais un peu tiqué aussi sur d’éventuels problèmes cardiaques voir sanguin suite à l’organisation du « 6 jours de France » à Privas quatre mois avant, en Août à Privas. Tout le mois suivant cette organisation ou l’effort physique est quand même conséquent, donc en Septembre, j’avais eu une douleur dans la poitrine et au niveau du coeur plus précisément. Je n’avais pas trouvé cela normal et je m’étais donné jusqu’à la fin septembre pour voir comment ces douleurs évoluaient et éventuellement consulter si celles-ci étaient toujours là. Mais elles s’étaient estompées au cours des jours et je m’en étais arrêté là. Donc lors de cette consultation et suite à ma demande sur un éventuel déficit d’afflux et d’oxygénation de mon sang dans le corps, le Professeur me réponde que cela pouvait, oui, avoir une incidence sur le bon fonctionnement musculaire. Je lui demandais alors si on pouvait faire des examens et explorations dans ce sens là, car jamais il en avait été fait. La fin d’année étant très proche, les rendez-vous pour ces examens se reportaient donc 2017. Fin Janvier pour l’examen cardiaque et mi Février pour celui du poumon. A vrais dire, dans un premier temps, l’examen cardiaque trouvait à mes yeux beaucoup plus d’importance que celui des poumons. Ayant une artérite oblitérante des membres inférieurs qui avait nécessité de faire un pontage sur toute la cuisse gauche du genou à la hanche et des stents aux artères iliaques et à la cuisse droite, je me faisais un peu souci sur ma bonne circulation sanguine en générale et donc de l’impact que celle-ci pouvait avoir sur un bon fonctionnement cardiaque. Le fait d’avoir les artères bouchées d’un peu de partout pouvait et peu avoir des conséquences dramatiques sur ma vie au quotidien… voir sur la vie tout court… AVC, amputation, etc… C’est avec difficultés que j’obtenais un rendez-vous rapide chez un cardiologue réputé dans ma région et merci à Aline, une amie, qui était intervenue auprès de lui pour facilité ce rendez-vous. Bref, j’avais eu chaud et avec le recule, j’ai eu beaucoup de chance lors de l’organisation du « 6 jours de France » quelques mois plus tôt par une très forte chaleur durant cette semaine et des efforts fournis, de ne pas avoir eu une crise cardiaque ou quelque chose comme cela !!! Ceci étant donc « réparé » (depuis, on m’a quand même posé un troisième stent au coeur) je me retrouvais deux semaines plus tard au milieu de Février 2016 pour les examens des poumons. C’est à l’hôpital Pasteur de Nice que cela se fit au service pneumologie. Cela c’est en fait réalisé en deux fois, car lors du premier examen (caméra et autres « tuyaux » passés par le nez… grrrr… pas vraiment douloureux, mais pas vraiment agréable non plus !) et suite à ce que le médecin a pu voir dans mes poumons, il aurait fallu faire des prélèvements. Mais étant sous anti-coagulants à cause de mon problème sanguin, le médecin n’avait pu pas faire cette biopsie nécessaire à cause des conséquences des ces anti-coagulants (hémorragies internes). Deux semaines plus tard, la biopsie faite et un rendez vous reçu directement par téléphone par la secrétaire du médecin qui m’avait effectué le prélèvement, je me retrouvais toujours à l’hôpital Pasteur, pour une consultation chez un cancérologue. Il m’expliqua qu’effectivement que la tâche noire était bien une tumeur et qu’elle était bien cancérigène !… Durant cette semaine d’attente, je ne me rappelle pas vraiment comment et concrètement dans ma vie privée de tous les jours, j’ai pu réagi à cette nouvelle « officielle » que j’avais un cancer. Je pense que le dialogue et les échanges que j’avais pu avoir avoir avec le médecin qui m’avait fait les prélèvements et le cancérologue m’avait « rassuré » et cela m’avait parmi d’avoir entière confiance en la médecine et de ne pas trop me poser de questions sur le devenir. Durant ce temps, un nouveau rendez-vous me fût donné par téléphone venant de l’hôpital pour connaître les résultats de ce « PETscan », mais cette fois avec un chirurgien de l’hôpital Pasteur. Je le quittais ainsi et commença de suite avant mon retour sur Antibes, vu que j’étais sur place et que tout se passerait dans le même hôpital, à voir avec les secrétaires le cheminement administratif et médical qu’il fallait que je suive avant l’opération. Mais cela ne traîna pas, car 3 jours après ce premier rendez-vous, je me retrouvais le quatrième jours dans une chambre de l’hôpital pour subir l’intervention le lendemain matin. Je pense que le Comité de médecins avait jugé utile d’aller vite pour l’opération et avait devancé la date prévue au départ. Le soir et veille de l’opération, je voyais donc le chirurgien qui m’expliqua avec un petit dessin à l’appui ce qu’il souhaitait faire durant l’intervention. La tumeur se situant à un endroit où il était peut être possible, en la retirant, de faire un « pont » entre deux lobes du poumon, et ceci, si il y avait assez de matières non « métastasées », mais qu’il ne pourrait le savoir que durant l’opération avec les résultats des examens réalisés durant celle-ci. |
C’est finalement le 23 Mars 2016 que je me retrouvais dans le bloc opératoire pour ce qui est, et restera je l’espère, l’intervention chirurgicale la plus importante de ma vie ! Je me réveillais après quelques heures dans le service intensif post opératoire. Des tuyaux de partout et un peu… beaucoup… dans les vapes ! Ce chemin étant fait (je dirai 4 heures environ), et après avoir remis dans ma tête toutes les choses à leurs places, mis les priorités dans le bon ordre et me convaincre que dans un premier temps il fallait tout faire pour que le poumon restant soit et reste « en bonne santé », tout allait mieux dans ma tête. Je replaisentais de nouveau rapidement avec les infirmières et infirmiers et je pouvais ainsi continuer mon rétablissement dans ce service intensif avec ce personnel au « TOP » je dois le dire… merci à eux. Après 15 jours passés à l’hôpital, je ressortais donc avec plaisir vers une « nouvelle » vie. La suite médicale allait être les exercices respiratoires, de la kinésithérapie et la fameuse chimiothérapie qui te rappelle bien le cancer et qui commença au mois de Mai 2016 à l’hôpital d’Antibes, soit un gros mois plus tard. Quatre cycles de deux séances étaient prévus (donc huit séances au total), avec trois semaines entre chaque cycle et une semaine entre chaque séance. Bref un début d’été un peu spécial, mais qui était nécessaire pour éradiquer « définitivement » le cancer. Malgré que je pense que maintenant, tout est possible et qu’un retour du cancer n’est pas à exclure. Assurément pour moi, je préfère me faire et vivre avec cette idée pour ne pas être pris au dépourvu si un jour celui-ci se « réinvitait » dans mon corps. Ces séances n’ont pas eu sur moi de symptômes particuliers… mis à part une envie de dormir quasi quotidiennement. Au début du troisième cycle et lors d’une consultation avec ma pneumologue et des résultats d’examens satisfaisants, elle me demanda, si tout se passait bien lors de ce troisième cycle, je souhaitais faire le quatrième cycle. Cette demande m’étonna quand même. Elle m’expliqua qu’au bout des trois premiers cycles, si tout passaient bien (et c’était le cas pour le moment) et que les résultats étaient bons, elle pouvait éventuellement supprimer le dernier cycle. N’ayant à ce moment là du traitement, pas de souci particulier avec les effets négatifs de la chimiothérapie, je lui dis mon souhait d’aller jusqu’au bout du traitement et de prévoir le quatrième cycle. Depuis, j’essaie de me refaire une santé, et après 11 ans d’arrêt de sport, je me suis mis à la marche nordique (marche avec bâtons) pour activer et faire travailler mon poumon et faire, par la même occasion, que ma circulation sanguine ne s’aggrave pas plus. Depuis ce regain d’activité, je revis « socialement » car le fait de rester à la maison derrière mon ordinateur depuis quelques années m’avait un peu renfermé sur moi-même. Je voyais du monde certes, mais il me manquait sans le savoir quelque chose… un lien un peu plus social. Le fait aussi de ressortir quasiment tous les jours pour marcher et de sentir mon corps renouer avec l’effort, me comble mentalement et me rebooste, me donne de nouveaux objectifs, qu’ils soient sportifs (voir rubrique « Handisport : de nouveaux défis ! ») ou avec ma femme pour notre retraite future. Je peux de nouveau faire des projets de voyages sans trop m’inquiéter de mon état physique. Il faudra certes être raisonnable, mais enfin je peux espérer à un avenir plus serein. En conclusion, ce que je souhaite faire passer comme message à travers mon modeste témoignage et ces défis sportifs, c’est qu’il ne faut pas se laisser dominer et guider par la maladie. Bien sûr que tout le monde ne peut pas aller faire une course de 1000 km !… mais aller faire quelques kilomètres quotidiennement en marchant, ça OUI… c’est à la portée d’un grand nombre de personnes. En sortant de chez soi, on se réconcilie avec la vie et avec les autres… on ne reste pas isolé entre quatre murs à ruminer son mal être et son isolement. Alors OUI, il faut bouger, il faut se prendre en main et ne pas attendre que les autres le fasse pour vous… il faut reprendre le « goût à l’effort » pour que son corps reprenne « goût à la vie » et vous mène plus loin dans la vie… car là, je pense qu’on peut parler d’augmentation de la durée de la vie grâce au sport ou tout du moins grâce à une activité physique si minime soit elle… Cela passe par une réflexion sur soit pour se donner les moyens « mentaux » pour se forcer à bouger… au début cela sera peut être difficile, mais après cela sera que du bonheur ! |